Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, a dévoilé il y a quelques jours la sélection des jeunes pousses qui forment la French Tech. Ces entreprises ont été sélectionnées car elles sont devenues des acteurs majeurs de secteurs innovants. Les critères de choix sont les mêmes que l’an dernier. Nous avons réparti ces 120 pépites dans 12 secteurs afin d’analyser la présence des Grandes Ecoles de commerce françaises dans ces entreprises innovantes, mais également pour mieux comprendre le rapport de force entre ces écoles parmi les différents secteurs. Après notre analyse des FinTech, nous faisons aujourd’hui la lumière sur le secteur de l’IoT en suivant la même méthodologie que précédemment !
L’Internet des objets : un nouveau secteur
C’est au début des années 2000 que l’IoT, Internet of Things (ou Internet des objets en français), a fait irruption dans nos vies. Ce secteur englobe les entreprises qui développent des produits connectés. Alors que d’autres branches couvertes par les startups du FT120 ont été disruptées, il s’agit ici d’un secteur créé par l’avènement du numérique. La plupart des mastodontes du numérique y ont d’ailleurs investi des milliards de dollars ces dernières années.
Le palmarès 2021 fait la part belle à quatre entreprises dans le secteur de l’IoT : Aledia, Sigfox, Withings et Kinéis. Les deux premières entreprises étaient déjà dans la sélection 2020. Elles faisaient partie alors respectivement du secteur de l’énergie et des télécommunications. Withings et Kinéis intègrent le palmarès cette année. Kinéis fait d’ailleurs partie des trois entreprises absentes en 2020 qui intègrent le Next 40 pour une raison simple. Ils étaient à l’origine d’une des plus grosses levées de fonds en 2020. Avec une levée de fonds de 100M€, ils deviennent automatiquement membre du N40. Kinéis est un projet français de constellation de nano-satellites qui a pour objectif de fournir des services d’IoT par satellite.
Aledia a confirmé sa place dans le FT120 grâce à sa levée de fonds de 80M€. La jeune pousse continue de se développer dans le secteur des technologies LED. Quant à Sigfox, ils ont été à l’origine de ce qui était en 2016 la deuxième plus importante levée de fonds. L’opérateur télécom des objets connectés avait alors levé 150M€. L’histoire de Withings, spécialisée dans les montres connectées, est beaucoup moins linéaire : l’entreprise, achetée par Nokia Technologies en 2017, était revenue aux mains de son fondateur, Eric Careel, en 2019 et a levé plus de 50M€ en 2020 !
Toulouse et Grenoble, les spécialistes
Notre classement consacre TBS : l’école toulousaine arrive en tête, que l’on considère la présence absolue ou relative des écoles au sein de ces entreprises. Arrivent ensuite Audencia et Grenoble Ecole de Management. Les deux écoles, tout comme KEDGE BS, affichent 9 alumni dans ces 4 entreprises. L’école nantaise prend l’avantage grâce à un nombre total d’alumni moindre sur le réseau social professionnel.
À y regarder de plus près, la présence de TBS est tout sauf surprenante. Bien qu’originaire du Havre, Ludovic Le Moan a fondé Sigfox avec Christophe Fourtet à Labège. Quant à Kinéis, son siège social se trouve à Ramonville-Saint-Agne. C’est d’ailleurs le CNES qui est à l’origine de la création de Kinéis. Le Centre National d’Etudes Spatiales, implanté à Paris, a une activité importante à Toulouse. Rien d’étonnant pour la ville rose, spécialiste des questions aérospatiales. Les deux startups, implantées près de Toulouse, attirent nécessairement plus facilement les étudiants et alumni de TBS. Ainsi, 15 étudiants et alumni de TBS (soit 8.4% des alumni et étudiants qui travaillent dans les entreprises du FT120) se trouvent dans ces 2 entreprises.
Grenoble EM bénéficie également de cette même tendance. L’école grenobloise, troisième de notre classement, tire avantage du quartier de la Presqu’Île, appelé également le polygone scientifique. Parmi les nombreux centres de recherche scientifique, on y retrouve le Laboratoire d’électronique et de technologie de l’information du CEA. Ce dernier est l’un des principaux centres de recherche appliquée en microélectronique et nanotechnologies dans le monde. Il est à l’origine de la création d’Aledia. En outre, Grenoble EM a placé la technologie au cœur de son ADN dès sa création. L’ambition de l’école a toujours été de former les managers capables d’évoluer avec les ingénieurs. L’école de commerce a d’ailleurs ouvert un laboratoire dédié aux nouvelles technologies.
IoT 2021 – Le classement
Classement | Ecole de commerce | Score U2S |
---|---|---|
1 | TBS | 200 |
2 | Audencia | 142 |
3 | Grenoble EM | 116 |
4 | KEDGE BS | 90 |
5 | ESSEC BS | 83 |
6 | SKEMA BS | 71 |
7 | HEC Paris | 60 |
8 | ESCP BS | 53 |
9 | IESEG | 53 |
10 | ESDES | 51 |
11 | ISTEC | 51 |
12 | NEOMA BS | 44 |
13 | ESC Pau | 40 |
14 | IMT-BS | 39 |
15 | Rennes SB | 38 |
16 | EM Strasbourg | 34 |
17 | ESC Clermont | 33 |
18 | INSEAD | 30 |
19 | INSEEC SBE | 26 |
20 | ESCE International BS | 26 |
21 | emlyon | 25 |
22 | La Rochelle BS | 24 |
23 | ESSCA | 19 |
24 | Montpellier BS | 19 |
25 | ISG | 16 |
26 | EDHEC BS | 12 |