Il y a un peu plus d’un an, la crise sanitaire liée à la Covid-19 entraînait en Europe une crise économique d’une rare intensité. On assistait à la paralysie de géants et à l’émergence d’un nouveau monde. Du moins, c’est ce qu’on croyait. Les entreprises historiques, notamment celles du CAC40, ont depuis montré leur résilience. Ces entreprises sont toujours attractives, notamment auprès des jeunes diplômés. Retrouvez le classement des écoles de commerce les plus représentées parmi ces 40 sociétés françaises !
CAC40 : comment sont sélectionnées les entreprises ?
Le CAC40, créé le 31 décembre 1987, est le principal indice boursier français. Le 40 rappelle le nombre d’entreprises représentées dans cet indice alors que CAC signifie Cotation Assistée en Continu. Sa composition est mise à jour tous les trimestres. C’est le Conseil scientifique des indices qui s’en occupe. Ils peuvent notamment remplacer une valeur qui n’est plus cotée par une entreprise du CAC Next 20.
La sélection de ces 40 entreprises dépend de plusieurs facteurs. Contrairement à ce qu’on peut imaginer, il ne s’agit pas des capitalisations boursières les plus importantes. En effet, le Conseil scientifique des indices peut sélectionner ces 40 entreprises parmi les 100 indices français les plus importants. Leur objectif est de constituer un indice qui soit représentatif de l’économie nationale. En plus de la taille de l’entreprise, le flottant (l’ensemble des titres susceptibles d’être achetés en bourse) de l’entreprise sélectionnée doit représenter au moins 20% de sa capitalisation. De plus, la liquidité de l’actif et donc le montant des capitaux échangés est aussi scruté.
Quelles sont les entreprises qui composent le CAC40 ?
Si les plus grandes entreprises françaises, comme LVMH, sont solidement installées au sein du CAC40, l’indice évolue régulièrement. Trois changements ont eu lieu en 2020 : TechnipFMC a été remplacé par Wordline, Sodexo par Teleperformance et Accor par Alstom. Ce dernier a une aventure tumultueuse avec le CAC40. Intégré à l’indice en 1999, il en est sorti une première fois en 2002. Mais en 2006, Alstom a intégré à nouveau l’indice avant d’en sortir en 2016. A noter également que suite à sa fusion avec Fiat Chrysler Automobiles, Peugeot est devenu Stellantis. Le constructeur automobile a gardé sa place au sein du CAC40.
Une fois sélectionnées, les sociétés de l’indice sont pondérées selon la valeur de leur flottant. La pondération évolue donc au gré des variations de la valorisation des 40 sociétés. Voici aujourd’hui les entreprises qui composent le CAC40 ainsi que leur pondération au sein de l’indice français :
Société | Poids dans le CAC 40 |
---|---|
Lvmh | 15,52% |
L'oreal | 9,44% |
Sanofi | 5,38% |
Hermes | 5,33% |
Total | 4,82% |
Kering | 4,05% |
Schneider Electric | 3,78% |
Airbus | 3,73% |
Air Liquide | 3,28% |
Bnp Paribas | 0,31% |
EssilorLuxottica | 3,05% |
Axa | 2,76% |
Vinci | 2,64% |
Dassault Systemes | 2,51% |
Safran | 2,31% |
Pernod Ricard | 2,23% |
Stellantis | 0,22% |
Danone | 1,99% |
Credit Agricole | 1,72% |
Vivendi | 1,65% |
Engie | 1,45% |
Stmicroelectronics | 1,39% |
Orange | 1,37% |
Saint Gobain | 1,37% |
CapGemini | 1,23% |
Arcelor Mittal | 1,21% |
Legrand SA | 1,09% |
Michelin | 1,08% |
Worldline | 1,04% |
Teleperformance | 0,95% |
Societe Generale | 0,09% |
Thales | 0,89% |
Veolia Environ. | 0,69% |
Alstom | 0,66% |
Publicis Groupe | 0,65% |
Bouygues | 0,65% |
Carrefour | 0,64% |
Renault | 0,05% |
Unibail Rodamco Wes | 0,46% |
Atos | 0,32% |
La France représentée mondialement par ses fleurons
Si la France est parmi les 6 plus grandes puissances économiques, son PIB est relativement faible. En effet, dans une économie mondiale polarisée, plus de 40% de PIB est réalisé par les Etats-Unis et la Chine. Ainsi, la France compte pour 3% du PIB mondial. Cela n’empêche pas l’hexagone d’être reconnu comme un des principaux acteurs économiques, notamment grâce à son savoir-faire et à ses fleurons.
Quand on regarde les 100 capitalisations boursières les plus importantes au monde, on retrouve principalement des entreprises américaines (58 entreprises). La Chine ne compte que 13 entreprises dans ce palmarès. Le Japon complète le podium avec 5 entreprises. La France se distingue en plaçant 4 entreprises dans ce top 100 et est représentée par LVMH au sein du top 20 !
Ces distinctions viennent récompenser les champions français, leaders de leur marché en Europe ou dans le monde. Ainsi, les entreprises françaises sont très reconnues dans le domaine du luxe (LVMH, L’Oréal, Kering, Hermès) quand Sanofi ou Airbus sont parmi les leaders mondiaux de leur marché.
Des entreprises toujours très attractives !
Leur notoriété, leur présence à l’international mais aussi le cadre qu’elles proposent sont autant de raisons qui poussent les diplômés de business schools à rejoindre leur rang. Ainsi, si les entreprises du CAC40 emploient environ 5,5M de personnes dans le monde, seulement 37% sont présents sur LinkedIn. Ces 37% représentent les 2M d’emplois les plus qualifiés parmi ces sociétés. Il est en effet plus rare de voir des personnes qui occupent des postes à faible valeur ajoutée avoir un profil sur le réseau social et le tenir à jour.
Parmi ces 2M de personnes, nous avons retrouvé plus de 70 000 alumni des 38 Grandes Ecoles de commerce françaises, soit 3,52% ! Malgré des secteurs très différents au sein de l’indice français, les business schools sont une porte d’entrée assez évidente pour chacune d’entre elle ! De plus, 1,2M alumni de ces mêmes écoles sont sur LinkedIn. On peut en conclure qu’actuellement, 1 alumni sur 16 travaille dans ces 40 entreprises !
Méthodologie de notre classement des écoles de commerce
Pour réaliser ce classement des écoles de commerce dans le luxe, nous avons analysé les données fournies par LinkedIn. Nous avons comptabilisé le nombre de collaborateurs qui indiquent sur leur profil travailler dans ces cent groupes. Nous avons également intégré les marques qui appartiennent à ces mastodontes ainsi que leurs filiales à l’étranger. Dans un second temps, nous avons comptabilisé le nombre d’étudiants et de diplômés de chaque école sur le réseau social.
Après avoir récolté ces données, nous avons réalisé deux classements. Le premier met en avant les écoles de commerce qui affichent le plus d’étudiants ou diplômés dans ces entreprises. Le second met en regard ce nombre par rapport au nombre total de diplômés et étudiants présents sur LinkedIn.
De la performance à chacun de ces secteurs, les business schools ont obtenu une note comprise entre 0 et 100. C’est cette note, le score U2S, qui nous permet d’obtenir le classement final des écoles de commerce au sein du CAC40.
ESSEC BS et emlyon, seules rescapées d’un Top 5 étonnant !
Notre classement couronne ICD, seule école qui obtient une note supérieure à 50 ! L’ESC Clermont, l’ESSEC BS, emlyon bs ainsi que IMT-BS complètent notre Top 5 ! Si les écoles leaders obtiennent un score relativement bas, c’est notamment parce que toutes les écoles sont très proches. Entre ESC Clermont, 2è avec 46 points, et SCBS, 38è avec 18 points, il n’y a ainsi que 28 points d’écart !
Cela est expliqué par notre méthodologie qui récompense le nombre d’alumni présents dans ces entreprises ainsi que la part relative de ces alumni parmi l’ensemble des diplômés. Pour les écoles de commerce, les écoles qui performent dans chacun des critères sont très différentes. Ainsi le première critère distingue les 11 écoles les plus demandées au SIGEM ainsi que l’INSEAD dans son top 12. Le deuxième critère cependant gratifie des écoles moins attendues, comme ICD ou l’ESC Clermont qui sont les seules écoles à compter plus de 8% de les alumni dans les 40 entreprises de l’indice tricolor.
Classement des écoles de commerce 2021 – CAC40
Rang | Ecole | Score U2S |
---|---|---|
1 | ICD | 50 |
2 | ESC Clermont | 46 |
3 | ESSEC BS | 45 |
4 | emlyon | 45 |
5 | IMT-BS | 44 |
6 | EMLV | 44 |
7 | Grenoble EM | 42 |
8 | HEC Paris | 42 |
9 | ESCP BS | 40 |
10 | ISC Paris | 40 |
11 | PSB | 39 |
12 | NEOMA BS | 38 |
13 | Montpellier BS | 37 |
14 | ESC Pau | 37 |
15 | EDHEC BS | 36 |
16 | TBS | 36 |
17 | KEDGE BS | 35 |
18 | SKEMA BS | 35 |
19 | Audencia | 35 |
20 | INSEEC SBE | 33 |
21 | ESCE International BS | 32 |
22 | ESSCA | 31 |
23 | EDC Paris | 30 |
24 | ICN | 29 |
25 | Brest Business School | 29 |
26 | IPAG | 28 |
27 | EBS Paris | 28 |
28 | EM Normandie | 28 |
29 | ISTEC | 26 |
30 | Excelia BS | 26 |
31 | BSB | 25 |
32 | IESEG | 25 |
33 | ESDES | 24 |
34 | ISG | 24 |
35 | Rennes SB | 23 |
36 | EM Strasbourg | 20 |
37 | INSEAD | 19 |
38 | SCBS | 18 |
Rang | Ecole | Alumni |
---|---|---|
1 | ESSEC BS | 6 361 |
2 | HEC Paris | 6 298 |
3 | KEDGE BS | 5 497 |
4 | ESCP BS | 5 161 |
5 | NEOMA BS | 4 489 |
6 | emlyon | 4 093 |
7 | SKEMA BS | 3 581 |
8 | Grenoble EM | 3 493 |
9 | EDHEC BS | 3 339 |
10 | INSEAD | 3 063 |
Rang | Ecole | % Alumni |
---|---|---|
1 | ICD | 8,82% |
2 | ESC Clermont | 8,12% |
3 | IMT-BS | 7,83% |
4 | ESSEC BS | 7,81% |
5 | EMLV | 7,75% |
6 | emlyon | 7,74% |
7 | Grenoble EM | 7,25% |
8 | HEC Paris | 7,16% |
9 | ISC Paris | 6,95% |
10 | ESCP BS | 6,91% |
Ancien Monde vs. Nouveau Monde ?
Si beaucoup opposent, naturellement, le Next40 au CAC40, nous avons élargi la comparaison au FT120. Nous avons comparé ces résultats au classement des écoles de commerce les plus représentées au sein des 120 entreprises de la French Tech que nous avons publié il y a quelques jours. 4 écoles se distinguent dans le Top 10 de ces classements : ESSEC BS, emlyon bs, HEC Paris ainsi que ESCP BS !
Pour chaque école, nous avons également comparé le rapport entre le nombre d’alumni dans les 120 entreprises de la French Tech et le nombre d’alumni dans les entreprises du CAC40. Ceci permet d’exprimer la propension des écoles à diriger les étudiants et alumni vers des entreprises novatrices ou des entreprises historiquement implantées.
Le top 10 de ce classement est formé d’écoles qui comptent, au plus, 10 fois plus d’alumni dans les entreprises du CAC40 que dans les jeunes pousses du FT120. On y retrouve IESEG, SCBS, ISTEC, Rennes SB, ESCE, ESSCA, EM Normandie, Audencia, EDHEC BS ainsi que EBS Paris.
Rang | Ecole | Ratio CAC / FT |
---|---|---|
1 | IESEG | 16,63% |
2 | SCBS | 13,04% |
3 | ISTEC | 12,9% |
4 | Rennes SB | 12,84% |
5 | ESCE International BS | 12,18% |
6 | ESSCA | 11,72% |
7 | EM Normandie | 11,23% |
8 | Audencia | 11,09% |
9 | EDHEC BS | 10,33% |
10 | EBS Paris | 10% |
11 | ESDES | 9,72% |
12 | NEOMA BS | 9,69% |
13 | EDC Paris | 9,29% |
14 | PSB | 8,6% |
15 | ICN | 8,51% |
16 | SKEMA BS | 8,46% |
17 | EMLV | 8,19% |
18 | HEC Paris | 8,18% |
19 | Excelia BS | 8,08% |
20 | IPAG | 7,91% |
21 | BSB | 7,42% |
22 | KEDGE BS | 7,33% |
23 | emlyon | 7,23% |
24 | ESCP BS | 6,92% |
25 | ISC Paris | 6,84% |
26 | ESSEC BS | 6,78% |
27 | TBS | 6,33% |
28 | Grenoble EM | 6,21% |
29 | IMT-BS | 6,05% |
30 | Montpellier BS | 5,84% |
31 | Brest Business School | 5,62% |
32 | EM Strasbourg | 5,35% |
33 | ESC Pau | 5,22% |
34 | ISG | 4,79% |
35 | ICD | 4,58% |
36 | INSEAD | 4,47% |
37 | INSEEC SBE | 4,36% |
38 | ESC Clermont | 3,05% |
Depuis mars 2020, 2 journées noires et un rebond amorcé
Le 16 mars 2020 restera dans l’histoire française comme le début d’un confinement historique. C’est un mot qui avait disparu de notre langage courant. Il est devenu le quotidien de millions de personnes ces derniers mois. Evidemment, les principaux indices boursiers se sont immédiatement effondrés suite à ces annonces. La valorisation d’une entreprise cotée n’est rien d’autre que le résultat d’un mécanisme d’équilibrage entre acheteurs et vendeurs. Ainsi, lorsque les perspectives futures sont pessimistes, les vendeurs deviennent plus nombreux que les acheteurs et doivent diminuer leur prix de vente pour trouver des acheteurs. Ce mécanisme a abouti à une chute globale des prix.

Pour être plus précis, la chute avait commencé quelques jours avant ces annonces. Ces annonces, anticipées par les investisseurs, avaient déséquilibré la relative harmonie entre acheteurs et vendeurs. Ainsi, le 12 mars 2020 est devenu la pire journée pour le CAC40 alors que le 9 mars 2020 était déjà entré dans l’histoire parmi les pires journées de l’indice français. Des désaccords sur les prix du pétrole entre l’OPEP et la Russie venaient aussi expliquer cette chute soudaine et brutale. Seule la panique liée à la faillite de Lehman Brothers avait causé plus de dégâts au sein de l’indice principal français.
Une crise financière, vraiment ?
Le gouvernement français a initié une stratégie d’accompagnement des scale-ups avec le French Tech 120 et le Next40. Cela peut les mener jusqu’à une introduction en bourse. En attendant, peu de jeunes pousses françaises ont franchi ce pas. Ce n’est pas le cas aux Etats-Unis, où on peut aisément comparer les entreprises historiques et les sociétés tech.

Pour cela, on peut comparer l’évolution de deux indices américains : le Dow Jones (DJIA) et le NASDAQ. Entre le 14 février et le 20 mars 2020, le premier perdait 34,78% quand le second perdait seulement 27,32%. Surtout, le premier a dû attendre novembre 2020 et la communication de Pfizer concernant son vaccin pour retrouver son niveau de février. Quant au second, il retrouvait son niveau de février dès le mois de juin et affichait une croissance de 24% entre février et novembre !
Des sociétés résilientes qui ont su rebondir
Cette même observation a été faite au sein des entreprises du CAC40, où certaines entreprises ont bien mieux résisté à la crise. Ainsi, des entreprises comme LVMH, Hermès, L’Oréal ou Kering ont bien mieux résisté, au sein d’un secteur du luxe toujours aussi attrayant. Au contraire, Total a subi la crise de plein fouet, entre les désaccords pétroliers et les interdictions de voyage. Résultat : un chute de 45% entre le 14 février et le 20 mars et un niveau initial loin d’être retrouvé.

Plus qu’une analyse microéconomique, il est intéressant ici de voir l’évolution de la valeur boursière de ces 40 entreprises. Cela donne une image globale des perspectives futures et de la valeur perçue par l’ensemble des investisseurs chez les 40 plus grandes capitalisations françaises. Le CAC40 avait, pour la troisième fois de son histoire seulement (après la bulle internet et juste avant l’éclatement de la bulle des subprimes) dépassé la barre des 6100 points. Quelques jours, plus tard, la chute a été terrible. Cependant, nous avons à nouveau atteint début avril cette barre des 6100 points. Le CAC40 a donc retrouvé son niveau pré-Covid-19 ! Même si des situations différentes coexistent chez les entreprises de l’indice, cela est tout de même la preuve d’une certaine résilience de ces entreprises.